
L'interview de Loris Vergier
Il a fait sensation le 14 juillet en remportant sa première coupe du monde de descente dans la catégorie élite, à Vallnord. Et aujourd'hui il est sur 1001sentiers pour revenir sur cette victoire et répondre à nos 10 questions...
CV NÉ EN 1996 PALMARES VAINQUEUR DE LA COUPE DU MONDE DH VALLNORD 2018, 2EME DU GENERAL PROVISOIRE DE LA COUPE DU MONDE DH 2018, CHAMPION DU MONDE JUNIOR 2014
Salut Loris, comment ça va ?
Ça ne pourrait pas aller mieux !
Parle-nous de tes débuts à VTT...
Mon père et mon frère m'ont posé sur un vélo très tôt et c'est dans notre jardin avec un Decathlon rouge récupéré je ne sais où, que j'ai commencé à avoir mes premières sensations, et déjà avec Loïc (Bruni). C'était assez simple, des planches de bois pour les sauts, du gazon pour le crash test et c'était parti ! Je me souviens avoir été heureux de casser ce vélo en 2 pour pouvoir en avoir un autre haha.
Ton spot favori ?
Ce n'est pas le meilleur des sentiers mais c'est le sentier de mon enfance : le col de Vence et ses pierres plus ou moins grosses, roulantes ou bien harnachées. Mon père m'y amenait et cela relevait plus de l'épreuve que du plaisir à cette époque mais je suppose que ça a forgé ce que je suis ! C'est l'endroit où j'ai essayé de suivre mon père pendant des années et c'est encore difficile !
Ce n'est pas Loris en photo, mais voilà à quoi ça ressemble le col de Vence... Et c'est vrai que c'est bien bon !
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Ton dernier ride marquant ?
C'était lors de la coupe du monde en Andorre. Les stands sont au départ, ce qui est l'opposé de d'habitude, donc tous les soirs après les trainings on a le choix de redescende en cabine ou en vélo. Cette fois-ci c'était le lieu d'une course entre mon coéquipier Luca Shaw et notre manager Steve Peat jusqu'en bas... Une descente de 15 min en vélo de trail (130/130), juste à fond ! et c'est là que je me suis rappelé à quel point j'aime le vélo !
Et deux jours plus tard, tu t'imposais ! Quelles sensations ?
C'était la première fois que quelque chose me privait totalement de sensations dans les bras et les jambes, comme des fourmis mais en mieux je suppose ! Toute ma famille était là mais c'est mon père qui m'a sauté dans les bras en premier, son visage, ses expressions m'ont fait perdre le contrôle et j'ai tout lâché... Une bonne dose de larmes et ça repart hein ! En bref, je ne n'oublierai jamais 😉
Loris déroule son talent sur la piste de Vallnord, quelques secondes avant de remporter sa 1ère coupe du monde (Photo © UCI)
Revivre cet exploit, vidéo à l'appui
Du coup, plus motivé que jamais pour remettre ça dans quelques jours au Canada ?
Il faut essayer de se concentrer sur la course et pas forcément sur le résultat, j'y vais pour rouler vite et je vais tout faire pour y arriver, on verra ce que ça donne ! Mais la réponse est oui haha.
Au-delà de cette victoire, c'est une saison exceptionnelle que tu réalises cette année. Te voilà désormais 2ème du général. Est-ce que c'est quelque chose que tu vises ?
C'est difficile de gérer tout en même temps, quand on réfléchit on reste sur les freins, j'essaie de me préoccuper de ce qu'il faut pour ne pas à avoir a réfléchir, les points et le général se font naturellement à la dernière course, car tout peut se jouer à chaque coupe du monde.
Moins fun : avant de t'envoler pour le Canada tu as bravé la boue des Championnats de France. Raconte.
C'était une année un peu particulière parce que nombreux étaient les prétendants au trône même si Amaury était le favori ! La piste était complète, rapide, technique, etc... mais la météo nous a joué des tours. Heureusement, personne ne s'est fait mal et ça a donc rendu la chose assez drôle avec toutes ces chutes spectaculaires !
Loris Vergier au guidon de son V10 29” à Morzine lors des Championnats de France DH 2018 (Photo © Yann Audax)
Côté matos, tu roules depuis quelques semaines sur le nouveau Santa Cruz V10. Parle-nous en.
C'est une plateforme totalement adaptée aux roues 29 pouces, ce qui n'était pas le cas l'année dernière. On a un vélo polyvalent, qui a prouvé être efficace sur tous les terrains donc je suppose que c'est une arme ! C'est une marque réactive, on est proche des ingénieurs mais on n'a pas eu à modifier grand chose avant d'avoir ce qu'on voulait, à chaque fois c'est dans le mille donc on leur tire notre chapeau.
A part ça, que peut-on te souhaiter pour la fin de saison ?
Garder le fun et continuer la progression 🙂 rien de bien fou mais c'est la base haha !
Le 14 juillet 2018, Loris Vergier est rentré dans le cercle très fermé des vainqueurs de World Cups (Photo © UCI)
Merci Loris et bravo pour cette superbe saison... Y'a plus qu'à finir en beauté !
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